Réussite étudiante
1. Définition(s) de la réussite étudiante
Pour un étudiant, réussir c'est réussir sa vie, trouver sa voie, réaliser son projet personnel et professionnel. C'est également progresser en acquérant des connaissances et des compétences.
De nombreux étudiants qui entrent à l'université n'ont pas de projet précis mais pour autant, tous ont envie de réussir.
Réussite et orientation
Du point de vue de l'étudiant, réussir c'est avoir su
- analyser son potentiel et ses aptitudes à réussir la transition entre lycée et post bac ;
- identifier les éléments positifs de son bilan personnel et s'adapter aux réalités de son parcours d'études pour finir par trouver sa voie ;
- acquérir progressivement la capacité de se comporter de façon autonome.
Réussite et diplômes universitaires
La notion de « réussite étudiante » doit être dissociée de la réussite aux examens ou aux concours.
Les conditions de la réussite universitaire doivent être adaptées aux aptitudes de l'étudiant :
- possibilité pour les plus fragiles d'étaler leur effort et l'organisation de leurs études sur une durée plus longue que le « temps réglementaire » ;
- possibilité a contrario pour les étudiants les plus brillants de réduire la durée d'obtention du diplôme par rapport à l'organisation semestrielle prévue ou de valider simultanément deux cursus différents ;
Les diplômes universitaires seuls ne sont pas des gages de réussite et réussir, c'est aussi bien vivre sa vie d'étudiant, apprendre à analyser, à s'évaluer et à valoriser les compétences acquises qu'elles aient été ou non validées par un diplôme.
Réussir, c'est aussi savoir exploiter les possibilités d'acquérir des compétences par le biais de formations adaptées au marché de l'emploi (formations complémentaires) facilitant l'insertion socioprofessionnelle, indépendamment de la réussite « académique ».
2. Les indicateurs de la réussite
- taux de réussite aux examens par rapport aux étudiants effectivement présents aux examens et par rapport aux inscrits (absentéisme) ; écart entre inscriptions principales (administratives) et inscriptions pédagogiques
- taux d'abandon en cours d'études, notamment en première année ; taux de sortie sans diplôme ; parcours des étudiants (poursuite d'études dans le niveau supérieur, redoublement, réorientation) ;
- insertion professionnelle des diplômés en adéquation avec les études poursuivies et le niveau de sortie de l'étudiant (qualification) ;
- capacité à délivrer des compétences transversales, à les évaluer (certification) et à mesurer les progrès accomplis entre l'entrée et la sortie de l'université : langues (CLES), informatique (C2I), savoir-être (fiabilité, respect des consignes, savoir faire valoir ses droits mais aussi connaître ses devoirs).
- capacité à développer un sentiment d'appartenance à l'université et à garder un contact avec les diplômés après leur sortie (réseaux d'anciens étudiants) ; taux de réponse aux enquêtes d'insertion ;
- perception qualitative des étudiants sur leur vie à l'université et sur la qualité de la formation qu'ils y ont reçue, dans un délai suffisant après la sortie pour qu'ils puissent avoir du recul (enquêtes) ; taux de satisfaction.
3. Les conditions de la réussite
Conditions d'études
La priorité est donnée aux conditions d'études et à l'environnement de l'étudiant :
- conditions matérielles permettant à l'étudiant de se consacrer à ses études : logement, sécurité financière - aide familiale ou bourses, accès aux soins (santé) ;
- environnement culturel, familial et psychologique favorable ;
- environnement de travail à l'université (ETN, documentation, centre de ressources de langues...).
La responsabilité de l'étudiant
Il relève de la responsabilité de l'étudiant, en mettant à profit l'aide (directeur des études, enseignant référent, tuteur, services d'orientation...) et les ressources (dispositifs d'autoformation, documentation, informatique...) qui lui sont proposées, de
- vouloir travailler et d'apprendre à le faire (acquisition de l'autonomie) ;
- être partie prenante de sa formation ;
- d'utiliser les dispositifs et les moyens d'aide à la réussite qui lui sont proposés par l'université ;
- ne pas aller jusqu'au bout de l'échec, sans anticiper les possibilités de réorientation qui peuvent lui être offertes (principe de précaution).
La possibilité d'adapter les rythmes d'études
Au-delà des programmes qui permettent la délivrance d'un diplôme donné, les conditions de la réussite pour les étudiants qui en ont les aptitudes, c'est également de leur permettre de se valoriser,
- en obtenant plus rapidement leur diplôme ;
- en suivant en parallèle, un complément de formation qui leur confère des compétences diversifiées (doubles compétences) ou leur assure la possibilité d'être admis sur dossier ou par concours dans certaines formations ;
- en organisant leur cursus pour favoriser un projet (mobilité, stage...)
Pour les étudiants salariés en revanche, la réussite tient à la prise en compte de leur statut, en leur apportant une réponse adaptée en termes d'organisation des enseignements et de déroulement des études. Il s'agit conjointement de favoriser l'accès à la formation continue diplômante pour les salariés.
Parmi les freins à la réussite, ont été citées :
- la précarité des conditions matérielles d'études ;
- l'inadéquation entre le niveau de l'étudiant et les pré-requis de la formation dans laquelle il est inscrit (cf. orientation active) ;
- l'aptitude à la compréhension de la langue française (écrite et orale), pour les étudiants étrangers en particulier.
4. Le soutien de l'université à la réussite des étudiants
Aide à l'orientation
Aider un étudiant à s'orienter, c'est :
- l'aider à analyser son potentiel et ses aptitudes à réussir la transition entre lycée et post bac ;
- l'aider à déceler les éléments positifs de son bilan personnel, plutôt que le laisser procéder par élimination pour finir par trouver sa voie ;
- l'accompagner au fur et à mesure que ses objectifs se heurtent aux réalités de son parcours d'études et, si nécessaire, lui suggérer des possibilités de réorientation ;
- reconnaître que le chemin pour trouver sa voie est plus ou moins long, variable d'un étudiant à l'autre, et ne pas forcément lier la notion de réussite au temps d'obtention d'un diplôme ;
- lui laisser le temps de la réflexion, sans être « enfermé » par ses choix, dés son entrée à l'université ;
- privilégier une orientation progressive, par un choix « raisonné » d'option(s) dés le premier semestre (S1) dans un esprit d'ouverture et d'autonomie, plutôt que d'imposer un ensemble d'unités d'enseignement en S1 et de repousser la possibilité de choix au second semestre ; veiller à un équilibre entre formations disciplinaires et formations transversales.
Un débat contradictoire particulièrement soutenu a montré que les participants à l'atelier sont majoritairement attachés à la notion d'orientation progressive et d'ouverture dés le premier semestre de la licence.
Aide à l'acquisition de l'autonomie
- mettre en place des UE de méthodologie du travail universitaire (MTU) offertes au semestre 1 de la licence (3 crédits) : apprentissage de l'autonomie ; responsabilisation de l'étudiant ; stimulation des étudiants « passifs » ;
- mettre en place l'UE « Projet Professionnel Personnalisé » (PPP) : aide à la construction du projet de l'étudiant et au choix d'un parcours d'études adapté ;
- inciter à l'utilisation des ressources mises à disposition par les universités (documentation, ENT...) ;
- mettre en place des enseignements interactifs pour réduire la passivité de l'étudiant et développer son esprit d'initiative :
- le sensibiliser l'étudiant à la démarche entrepreneuriale
- savoir définir et évaluer les compétences - académiques ou non - visées dans le cadre de la formation, en lien avec l'idée de qualification reconnue par le monde du travail (cf. supplément au diplôme).
Aide à la réussite
- mettre en place un dispositif d'alerte suffisamment précoce pour préparer efficacement les réorientations en cas d'échec (enseignant référent, directeur des études) ;
- rendre possible et faciliter les processus de réorientation, y compris en cas de réussite aux examens ; reconnaître le « droit à l'erreur » de choix ;
- mettre en place un monitorat (tutorat ?) par des étudiants « avancés » en direction des plus jeunes, le rendre obligatoire ; former les tuteurs et les intégrer dans l'équipe pédagogique.
Démarche qualité (cf. Espace européen de l'enseignement supérieur / Processus de Bologne)
S'assurer en se dotant d'un dispositif fonctionnel d'autoévaluation
- de la qualité des programmes d'enseignement : contenu, niveau de connaissances, cohérence entre les différents enseignements (cf. évaluation des formations) ;
- de la qualité des enseignements (cf. évaluation des enseignements).
Faire connaître les engagements réciproques des universités et des étudiants en termes de formation :
- Droits et devoirs de l'étudiant (charte ?)
- Droits et devoirs des enseignants ainsi que des personnels administratifs
- Qualité des programmes, mise à disposition de ressources pédagogiques, dispositifs d'accompagnement de l'étudiant et d'aide à la réussite pour l'université.